Baron Horace de Gunzburg
(1833-1909)



Il appartenait à une famille de banquiers et fut un des piliers de la communauté juive de Saint-Pétersbourg.
Il fit construire la synagogue de la ville, inaugurée en 1892, et finança l'ORT après avoir aidé à obtenir les autorisations pour qu'elle soit créée. Ses descendants ont continué son œuvre.

Samuel Poliakov
(1836-1888)




Né à Orcha, cet industriel, entrepreneur de chemins de fer, général d'armée,
« Conseiller privé » du gouvernement, apporta un soutien financier important qui permit la création de l'ORT.

Nikolai Bakst
(1842-1904)




Il est le créateur du concept ORT. Né à Minsk, en Biélorussie, il fit des études de biologie à Saint-Pétersbourg et Heidelberg, enseigna la physiologie à l'Université et à l'Ecole de Médecine pour femmes de Saint-Pétersbourg. Chercheur et écrivain réputé, il fut l'un très rares juifs à accéder en Russie au titre de professeur. Il pensait que l'éducation et le travail productif serviraient à assurer la survie des juifs.
Antisioniste, il était pour l'intégration des juifs à la société russe. Pour lui, la formation professionnelle devait permettre aux hommes d'acquérir indépendance et dignité.

Léon Bramson
(1869–1941)




Figure emblématique de l'ORT. Né à Kovno en Lituanie en 1869, écrivain, chercheur et politicien. Il fut élu au premier Parlement russe où il lutta pour l'égalité des Juifs. Il devint directeur exécutif de l'ORT en 1911. Après la Révolution bolchévique de 1917, il fut jugé pour avoir pris part à l'élaboration d'un projet d'Assemblée constitutionnelle et condamné à l' « indignité sociale ». Il quitta la Russie et parcourut les pays d'Europe de l'Ouest en compagnie de David Lvovitch pour témoigner des pénibles conditions de vie des juifs russes. Il organisa l'ORT au niveau international en créant l'Union mondiale ORT à Berlin en 1921, qu’il dirigea de 1926 à 1941. Il travailla aussi pour l'OSE, association juive d'aide humanitaire également originaire de Russie.
Il mourut en 1941 à Marseille, où l'ORT s'était installée après le début de la Seconde Guerre mondiale. Aaron Syngalowski puis David Lvovitch lui succédèrent. L'Institut Technique Bramson de New York perpétue son souvenir. Le collège de l'ORT à Marseille porte aussi son nom.

David Lvovitch
(1882-1950)




Il étudia le droit et l'économie à Saint-Pétersbourg, puis poursuivit des études d'ingénieur à Munich. Sioniste, il séjourna aux Etats-Unis lors de la Première Guerre mondiale. Il revint en Russie et fut élu à l'Assemblée Constituante de 1918.
Elu en 1921 au Conseil de l'Union mondiale de l'ORT en tant que membre fondateur, il accompagna Léon Bramson dans une tournée en Europe de l'Ouest afin de récolter des fonds pour aider les juifs de Russie.
A la mort de Léon Bramson en 1941, il dirigea l'Union mondiale ORT avec Aaron Syngalowski. Installé à Paris, il s'occupait des programmes de l'ORT. A sa mort en 1950, l'école de l'ORT à Netanya prit son nom.

Aaron Syngalowski
(1889-1956)




Penseur socialiste et orateur yiddish réputé, il contribua à développer l'ORT. Il fut à l'origine de la création l'ORT aux Etats-Unis en 1922 et en Afrique du Sud en 1936. Il organisa la survie du mouvement pendant la guerre en aidant à former les réfugiés qui fuyaient les persécutions, et après la guerre en s’occupant des rescapés, y compris au sein de l'OSE.
Il succéda à Léon Bramson en 1941 avec David Lvovitch. Directeur Général de l'ORT Mondial de 1941 à 1956, il étendit et consolida le réseau dans le monde. En 1943, il transféra le siège de l'organisation à Marseille puis à Genève. En 1946, il créa avec Vladimir Halperin l'Institut ORT à Anières, près de Genève puis participa à la création de l'ORT Israël. L'ORT à Tel-Aviv porte d'ailleurs son nom.

Jacob Oleiski
(1901-1981)




Né à Kovno, en Lituanie, il fut directeur de l'ORT dans ce pays de 1927 à 1941, année où les juifs de la ville furent enfermés dans le ghetto.
Il y créa une école de l'ORT. Il survécut à la liquidation du ghetto et à la déportation à Dachau.
Il ouvrit dans le camp de Landsberg tout juste libéré des cours de l'ORT pour former des serruriers ou des mécaniciens. Puis, il dirigea l'ORT en Israël, et sous son impulsion le réseau s'y développa. Son nom a été donné à l'une des écoles de l'ORT à Jérusalem.

Max Braude
(1913-1982)




Américain, responsable des réfugiés et des rescapés de la zone américaine. Premier Directeur général professionnel de l'ORT Mondial à Genève de 1957 à 1980, il permit à l'ORT de se développer au niveau mondial, notamment en Amérique latine, en Inde et en Ethiopie.
Parti vivre en Israël, il y finit ses jours. Il a donné son nom à l'Institut International de Galilée.

Nathan Gould
(1913-1997)




Né à Chicago, il contribua à développer l’Association des Femmes Américaines de l’ORT (WAO). Sous son impulsion, la WAO finança les actions de l’ORT en Amérique latine, aux Etats-Unis et en Russie. Il fut membre du Congrès de l’ORT Mondial. L’Institut Technique de formation des maîtres de Buenos Aires porte son nom.

Bernard Wand-Polak
né en 1916




Né en Pologne, il immigra en France et travailla au sein de l’ORT dans les camps de personnes déplacées. Il travailla ensuite à ORT Lyon, au Maroc, collabora avec ORT Israël. Il devint Directeur de l’ORT pour l’Amérique latine. Grâce à son action, de nombreux jeunes juifs bénéficièrent d’un enseignement technique de qualité.

Vladimir Halperin
(1921-1995)




Arrière-petit-fils du baron Horace de Gunzburg, cet historien naquit à Wiesbaden en Allemagne d'une famille d'émigrés russes.
Il devint secrétaire de l'Union Mondiale ORT en 1943, puis Directeur après la mort d'Aaron Syngalowski en 1956.

Joseph Harmatz
né en 1925




Lituanien, jeune survivant d’un groupe de résistants d‘Europe de l’Est, il participa activement après la guerre au transfert d’immigrants vers Israël. Directeur général de l’ORT Israël en 1966, puis directeur général de l’ORT Mondial de 1980 à 1993. L’école d’ingénieurs de Jérusalem porte son nom.

L'ORT mondial (1881-2007)


L'ORT a été fondée à Saint-Pétersbourg en 1880, par la volonté de financiers et intellectuels juifs russes. Cet organisme est destiné à aider la population juive appauvrie à construire une existence nouvelle pour le travail agricole et artisanal.
Obschestvo Remeslevono i zemledelcheskovo Trouda, c'est-à-dire la Société pour le développement de l'artisanat et de l'agriculture était née grâce à l'aide de financiers juifs russes dont le baron de Gunzburg. L'organisation, reconnue officiellement par le gouvernement de Russie en 1905, avait créé des écoles dans la seule Russie. En 1919, Léon Bramson et David Lvovitch furent envoyés en Europe de l'Ouest par le Comité de l'ORT afin de trouver de l'aide. Ils se rendirent à Paris où fut créé l'ORT France (1921). L’association française ORT n’est d’abord qu’une œuvre de propagande et de collecte de fonds destinés au financement des institutions de l’ORT dans les pays d’Europe orientale. Dans le même temps l'ORT Angleterre et l'ORT Allemagne furent aussi créés.
Grâce à la volonté de Léon Bramson, l'année 1921 marque aussi la fondation de l'Union Mondiale ORT, créée lors d'un Congrès à Berlin. Le siège fut installé à Berlin. Grâce aux efforts de Léon Bramson et d'Aaron Syngalowski (Secrétaire Général de l'Union Mondiale ORT), l'American ORT fut créé en 1922.
Le siège de l'Union Mondiale ORT fut transféré à Paris en 1933, année de l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Les réfugiés juifs allemands affluant, l'ORT mit en place des cours de reclassement professionnel et les aida à trouver un travail. A la veille de la guerre l'ORT France comptait trois centres d'apprentissage (Paris, Montmorency et Chelles). Les femmes étaient formées aux métiers de la mode (stylisme, couture, bonneterie, accessoires de modes) et les hommes en radio électricité, mécanique et cinéma. Ils étaient aussi formés à l'agriculture. En 1937, se forma l'Association des Parlementaires Amis de l'ORT (avec Paul Painlevé et Edouard Herriot).
L'ORT a été particulièrement active pendant la guerre, créant des centres de formation dans les ghettos de Kovno et de Varsovie !, s'occupant des réfugiés et des rescapés. Le mouvement s'installa quelques temps à Vichy, rue Carnot, de 1939 jusqu’en janvier 1940, puis revint à Paris, retourna en juin à Vichy (avant que le gouvernement de Vichy ne s'y installe), à Marseille en novembre 1940 (où Léon Bramson mourut en 1941), puis à Voiron. L'ORT fut autorisée par le gouvernement de Vichy à poursuivre ses activités dans une vingtaine de villes jusqu'en 1942. Elle fut également présente dans certains camps d'internement en France (Brens, Rivesaltes, Gurs, Recebedou et Septfonds).
En 1943, la Collaboration et les déportations obligèrent Aaron Syngalowski à transférer le siège l'Union Mondiale ORT à Genève. L'ORT fut présente en 1945 dans les camps de personnes déplacées pour y enseigner des métiers manuels.

Des centres ORT se sont développés dans le monde entier et en Israël où les premières écoles s'ouvrirent en 1949. L'ORT a été présente dans les pays musulmans, en Algérie, Tunisie et au Maroc (jusqu'à l'indépendance), ainsi qu'en Iran (jusqu'en 1980). Cette même année, le siège de l'organisation est déplacé de Genève à Londres.
En 1990, après 52 ans d'absence (Staline avait dissout l'organisation en 1938), l'ORT renaît en Russie.

Robert Singer est l'actuel Directeur général de l'ORT mondial (il a été nommé en 1999). Sir Maurice Hatter en est le Président depuis 2004.

L'ORT est restée fidèle à son inspiration fondatrice qui pouvait à l'origine se résumer en une formule fameuse : donne un poisson à un homme, il aura à manger pour un jour, apprends-lui à pêcher, il pourra se nourrir toute sa vie.
A l'aube du 21ème siècle, l'enseignement de l'ORT, fidèle à ses racines juives et ouvert à tous les publics, intègre les évolutions les plus récentes des technologies des domaines industriels et tertiaires. Du jeune électricien muni d'un brevet professionnel à l'étudiant qui intègre une grande école d'ingénieurs, les parcours des élèves de l'ORT sont multiples, le principe reste le même : donner à chacun, à son meilleur niveau, les meilleures chances d'intégration scolaire, sociale et professionnelle. L'investissement personnel et la foi en leur mission éducative de tous les intervenants professionnels sont amplement relayés par le soutien actif d'un réseau associatif, Comités Locaux, Comités Féminins, et l'adhésion sans cesse renouvelée de milliers d'entreprises qui versent chaque année à l'ORT leur Taxe d'Apprentissage.

L'ORT est aujourd'hui présent sur tous les continents :
• En Amérique du Nord : USA et Canada
• En Amérique latine : Argentine (plus de 7 000 étudiants), Brésil, Chili, Mexique, Paraguay, Pérou, Uruguay, Venezuela et... Cuba.
• En Australie
• En Afrique du Sud
• En Inde
• En Europe : France (près de 5 000 étudiants, 550 collaborateurs, dans 7 centres : Choisy Le Roi, Lyon, Marseille, Montreuil, Strasbourg, Toulouse et Villiers-le-Bel), Angleterre, Belgique, Danemark, Finlande, Allemagne, Grèce, Italie, Espagne, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Suède, Suisse, Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Russie, Ukraine, Moldavie, Lituanie et Lettonie, Belarus et Kirghizstan (50 écoles pour 27 000 étudiants dans les pays de l'ex-URSS).
• En Israël où il existe 162 écoles pour 100 000 étudiants.

L'ORT est présente dans plus de 100 pays, avec 270 000 étudiants et plus de 26 000 collaborateurs. Elle siège au Parlement européen en tant qu'ONG.


Sources :
Sites de l'ORT mondial, de l'ORT Suisse et de l'ORT France.
Fascicule édité par l'ORT : World ORT Archive
L'Ouvrage en trois langues : ORT 1880-2000

ORT Marseille (1947-2007)


L'histoire de l'ORT à Marseille a débuté en novembre 1940, sous l'Occupation. L’organisation quitta Vichy pour s’installer dans notre ville, 21, place Labadié. La dernière assemblée générale de l’ORT y fut organisée au printemps 1942. Son secrétaire général était Myrthil Weil (né à Strasbourg le 13 juin 1910, il est sûrement mort à Auschwitz en 1944).
C’est à Marseille que mourut en 1941, Léon Bramson, Président de l’Exécutif de l’Union ORT.

L'ORT Marseille a vu le jour en septembre 1946, grâce à l'entregent et au bénévolat de Monsieur Lévy, créateur de « Jeans ». Les premiers élèves ont été accueillis au 3, rue de la Guadeloupe (petit bâtiment de moins de 100 m²). Il y a avait une classe de filles (elles y faisaient de la couture) et une classe de garçons (ils apprenaient l'électricité). Le premier directeur fut un ingénieur issu de l’école Polytechnique de Riga, M. LIPSCHITZ.
Le 9 mars 1947, le Contre-amiral Tanguy inaugura une école de marine ORT au Roucas Blanc, avenue de Monaco, sur la Corniche, qui hébergea jusqu’à 75 élèves. Les cours portaient sur la navigation, la radio sans fil, la plongée et la construction navale. Le 1er avril 1947, M. SINGER prend la direction de l’école.
En 1948, les garçons sont allés s'installer dans de nouveaux locaux au Roucas Blanc, avenue des Iles d'Or. Cette propriété de deux hectares avait été le siège du Ministère des Colonies. On y formait dans la section « préparatoire » des garçons en échec scolaire. Ils apprenaient l'électricité. Il y avait deux classes de monteurs-électriciens et une classe de radio. Ils travaillaient au sein de trois ateliers (fer, électricité et radio).
En 1950, l'école des garçons se déplaça au 104, bd Notre-Dame, dans le 6ème arrondissement (ancien emplacement du Cadastre). Il y avait une deuxième entrée rue Jules Moulet.
L'école s'installa enfin à la Capelette, rue des Forges en 1962, année de l'arrivée massive des Pieds-Noirs. Les filles s'y sont aussi installées dans des locaux séparés. L’école comptait 250 élèves et 120 adultes en formation professionnelle. M. Singer était toujours le directeur. En 1968, le développement de la section électronique nécessita la construction d'un nouveau bâtiment de deux étages.
Signalons que deux élèves ont perdu la vie au combat : M. Toledano lors de la guerre d'Indépendance et M. Lederman lors de la guerre d'Algérie.
En 1977, Mr SINGER prit sa retraite et céda sa place à M. Fred KLINGER. Le développement des filières des métiers du tertiaire se précisa avec la Comptabilité et le Secrétariat.
M. COHEN-ZAGOURI prit la suite en 1982. Au début des années 80 l'accent fut mis sur le niveau des formations. On passa progressivement des C.A.P. aux B.E.P, puis, au premier baccalauréat d'électronique en 1986.
En 1991, les baccalauréats préparés à l'ORT-Marseille sont au nombre de quatre : Electronique, Comptabilité, Bureautique, Commerce et le premier BTS voit le jour en septembre. Pour accueillir cette nouvelle filière " FORCE DE VENTE ", les anciens ateliers de soudure sont transformés par un espace de salles de cours ultra modernes.
En 1995 un deuxième BTS d'Electronique est créé. En marge de ces mutations technologiques, l'ORT-Marseille aborde en douceur le virage de la polyvalence en créant le 1er septembre 1995, un Collège d'enseignement général, d'abord par la 6ème puis les classes supérieures les années suivantes. Aujourd'hui l'ORT-Marseille accueille un Collège complet, de la 6ème à la 3ème. Le Lycée devient polyvalent par la création du baccalauréat général, option E.S. Economique et Sociale puis du baccalauréat, option S. scientifique. Les formations post-bac se sont également enrichies par la création de trois BTS Action Commerciale, Assistant de Gestion PME/PMI et Professions Immobilières fonctionnant en alternance, par le biais d'un contrat de qualification.
Développement et innovation restent les principes de base de l'ORT-Marseille depuis sa création et jusqu'à nos jours.

Le texte sur l'ORT Marseille a pu être écrit en partie grâce au travail de M. Forcelino, ancien professeur de mathématiques à l'ORT Marseille. Le petit fascicule « ORT sous l’Occupation en France », édité à Genève en 1947 par le Bureau Central de l’Union ORT a été précieux.
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